On essaie d'en laisser un peu partout des petits bouts de soi même quand on n'est pas l'envoyé du bon Dieu, le Messie, le Mozart de son époque. On en chie aux quatre coins du jardin, comme le caniche de mémé. On se dit que dans le lot, une de nos crottes restera intacte, que les autres mettrons ça sous verre comme la boucle brune de la sainte Vierge.
Pure foutaise en fait! Suffit de poser la question au tas d'os du Panthéon. Dans un claquement de mâchoire, l'autre répondra:
« Quoi?, la prospérité?..Laissez moi rire! Un siècle que j'me décompose sous le marbre et que tout le monde s'en fout! Pourtant, j'étais Tartempion, le plus grand poète de sa génération! Et l'autre là, le fémur vermoulu, c'était un empereur, un grand de ce monde dont le nom s'affiche encore sur la plaque émaillée d'un coin de rue. Y'a guère que l'inconnu, le soldat, dont tout le monde se rappelle. Si c'est pas malheureux quand même!.. »
On en laisse un peu partout des p'tits bouts de soi même, des appels au secours, des: « y'a kékun? », comme un gosse qui veut que sa mère le regarde plonger, comme un fils voudrait que son père le trouve beau...
.....On en laisse partout de nos petits bouts d'âme que le vent balaye comme le plus commun des grains de poussière et tout le monde s'en fout...